Équipe

Stéphane Garin

Percussionniste dans "L'Arbre en poche" puis "Concert à table"

"Interprétation, improvisation, composition, curation... Parce qu’un musicien du XXIe siècle doit être capable de conjuguer toutes ces pratiques, Stéphane Garin a choisi de ne pas choisir.
Lorsqu’il ne se produit pas au sein de l’ensemble Dedalus, c’est peut- être qu’il se trouve aux côtés de quelque pilier de la scène électronique (Ryoji Ikeda), d’une chanteuse dégagée (Claire Diterzi) ou dans la ville de Detroit (Shua Group) pour une performance à exemplaire unique.

Mais c’est peut-être aussi qu’il est quelque part avec ensemble 0 (www.ensemble0.com), l’ensemble qu’il a co-fondé en 2004 et pilote aux côtés de Sylvain Chauveau. Un collectif à géométrie (et à géographie)variable, qui met autant de coeur à défendre les œuvres d’artistes américains comme Moondog,John Cage,Julius Eastman,Arthur Russel, Tristan Perich ou Michael Pisaro, qu’à jouer ses propres compositions.

Depuis 2017, il collabore avec Jean-Philippe Gross (Dénombrement).

Eminemment nomade, le parcours de Stéphane Garin, qui l’a mené du festival Variations au Muziekgebouw d’Amsterdam, du festival Kyoto experiment à Bogota, n’en demeure pas moins profondément ancré dans un terroir élargi, qui parvient même à réconcilier le Pays Basque – d’où sont originaires les deux fondateurs de l’ensemble 0 – et le Béarn – où il organise chaque année, à la Centrifugeuse de Pau, la nuit#couchée_séance d’écoute nocturne et collective consacrée à l’art radiophonique, dont il est un ardent promoteur via les podcasts qu’il commande mensuellement à un large réseau d’artistes.

Nomade, ce parcours l’est aussi dans le temps, comme en témoigne son travail phonographique qu’il a mené avec le plasticien Sylvestre Gobart, de Drancy à Sobibor en passant par l’Ukraine, sur les traces de la mémoire sonore de la Shoah.


Dans toutes ces activités, comme dans les séances d’écoute qu’il anime régulièrement, il ne s’agit pas tant de « diffusion » au sens institutionnel du terme que de partage, au sens le plus fraternel du terme. De moments d’écoute vécus ensemble, expériences sonores en circuit court ou planétaire, de circulations – entre les traditions (écrite et orale) comme entre les générations, entre le savant et le populaire, la pratique instrumentale et la phonographie, l’acoustique et l’électronique, l’hier et l’aujourd’hui – qui sont les meilleures garantes d’un véritable échange. Une conception élargie, en somme, de la musicalité." David Sanson