
Dans cette pièce théâtrale et musicale, Claire Diterzi (ré)invente une vie, celle de Tassadite, Ivryenne née en 1932 dans un petit village de montagne en Kabylie et débarquée au Bourget en 1955.
À la parole poétique et malicieuse de la vieille femme incarnée par la comédienne Saadia Bentaïeb, dans un écrin de projections (pour les besoins du spectacle le plasticien Olivier Jacques a rapporté un carnet de son voyage à Béjaïa), répondent les mélodies des chansons mêlées aux sonorités de la musique traditionnelle. Un métissage musical (marque de fabrique de Claire Diterzi), inspiré cette fois par des récits de vie, celui de Tassadite mais aussi d’autres anonymes, qui font écho à sa propre histoire. Des parcours qui incarnent les grandes questions de notre temps sur la place des femmes, la place du père, l’émancipation, la tolérance ou le lien avec la famille et la nature. Un dialogue inspirant entre le singulier et l’universel.
Claire Diterzi s’en empare et revient sur la part méconnue de son identité : son origine kabyle de par son père. Accompagnée d’une comédienne et de trois musiciens, elle nous livre une pièce vibrante croisant sans frontières les genres musicaux et les disciplines.
Le covid-19 a malheureusement emporté Tassadite à l’automne 2021, coupant court à nos entretiens-interrogatoires filmés. J’ai dû changer mon fusil d’épaule et ai demandé au plasticien Olivier Jacques de faire le voyage-pélerinage jusqu’à Béjaïa afin de rapporter des dessins, vidéos et images de sa pérégrination.
Également, à mes côtés dans cette création, une comédienne, qui par le hasard de la vie (si tant est que le hasard existe...) s’est imposée à moi, pour sa voix, sa présence sur scène qui me subjugue, sans savoir que Béjaïa croisait également le fil de sa propre vie. Saadia Bentaïeb sera la voix de Tassadite, la voix de la femme, des femmes, la voix de la narratrice qui nous portera dans une distanciation pour nous ouvrir à l’universel. Ce spectacle est la rencontre d’une comédienne et d’une chanteuse, toutes deux de père kabyle qu’elles ont très peu connu, qui ne leur a rien légué de sa culture. Pour Saadia et moi, s’emparer du récit de vie de Tassadite, pénétrer dans son intimité, dans sa mémoire, c’est partir à la conquête de nos origines berbères, avec la complicité du chanteur Hafid Djemai, originaire lui-même de Bejaïa.
Au plateau également, dans un écrin de projections des images orchestrées par Patrick Volve, j’ai convoqué la harpiste Rafaëlle Rinaudo et le percussionniste Amar Chaoui, rompus aux sonorités traditionnelles (qui m’inspirent depuis toujours dans mon travail de compositrice). Ils me prêteront main forte pour créer un univers musical qui poursuit ce fil qui est le mien : le croisement sans
frontières et sans aprioris des genres musicaux (du lyrique à la pop, de la tradition au rock), la sédimentation des sources d’inspiration et leur transformation. Malaxer, métisser, mailler, malaxer toujours...
Là où l’histoire de Tassadite résonne avec la mienne, son parcours fait aussi écho aux thèmes qui m’accompagnent, me hantent parfois et que je creuse inlassablement au fil de mes créations et de mes rencontres artistiques : la place de la nature, la place du père, la place de la femme, de toutes les femmes, l’émancipation dans son oscillation perpétuelle entre autonomie et liens au monde, la question enfin, de la tolérance, des préjugés, la question de la place de chacun et du regard de l’autre. Claire Diterzi
«Vous savez la vie c’est dommage. Parce que les gens ne connaissent pas, ne savent pas d’où on vient, d’où on arrive, et pourquoi.»
Interprètes
Mise en scène Claire Diterzi
Textes et musiques Claire Diterzi et Hafid Djemai
librement inspiré de « Tatassé - Mes rêves de combat – De Béjaïa à Ivry-sur-Seine »de Tassadite Zidelkhile & Christian Billères
Conseil dramaturgique Christian Giriat
Conception graphique, images et dessins Olivier Jacques
Création vidéo Patrick Volve
Costume Fabienne Touzi Dit Terzi
Régie lumière Nicolas Flamant et Mathieu Roy
Régie son Anne Laurin
Régie générale et vidéo Jean Paul Duché
Production et diffusion Emmanuelle Dandrel
Saadia Bentaïeb - jeu, chant
Amar Chaoui - percussions, chœur
Claire Diterzi - chant, guitare
Hafid Djemaï - chant, mandole, banjo
Rafaelle Rinaudo - harpe électrique, chœur
Production Je garde le chien
Coproductions
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Le Théâtre Molière -> Sète · Scène nationale de l’Archipel de Thau (34) ;
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L’Atelier à Spectacle de Vernouillet · Scène conventionnée d’intérêt national «Art et création» de l’Agglo du Pays de Dreux (28) ;
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Le Trianon Transatlantique · Scène conventionnée d’intérêt National «Art et création / Chanson francophone» à Sotteville-lès-Rouen (76) ;
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La Comète · Scène nationale de Châlons-en-Champagne (51) ;
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Les Théâtres Châtillon-Clamart (92) ;
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Le Grand Angle · Scène régionale Pays Voironnais (38) ;
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Les Scènes du Golfe – Théâtres Arradon-Vannes (56).
Ce spectacle est soutenu pour sa création par le dispositif Label Rayon Frais de la ville de Tours (37) et l’aide à la création de la région Centre-Val de Loire, de la Spedidam et du Centre National de la Musique.
Avec le soutien de La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon - Centre national des écritures du spectacle et du CENTQUATRE-PARIS.
Durée : 1h15
Conseillé à partir de 12 ans
5 interprètes & 3 régisseur·ses en tournée