
La pièce commence là où le roman de Tolstoï s'achève, par la mort d’Anna Karénine. Mais si le sort de l’héroïne est scellé par ce trépas, une interrogation demeure : que devient son héritière ? Obsédée par cette question, Claire Diterzi imagine une épopée fantasque et nous mène sur les pas d’Anny, fille de. On suit la jeune femme traverser les époques, escortée d'un chœur orthodoxe pas très orthodoxe et d’une mère fantomatique, pour atterrir en France avec l'espoir de réaliser son rêve : devenir batteuse de rock ! Entourée de chanteurs et d’une musicienne, Claire Diterzi signe un spectacle total où se mêlent théâtre, chants, musique et vidéo. Un parcours hors du commun qui résonne comme une formidable quête d'émancipation féminine et collective.
En 2014, j’ai fondé la compagnie Je garde le chien afin de porter mes projets avec une totale liberté artistique et structurelle : choisir mes collaborateurs, mes formes, mes formats, et affirmer une démarche singulière à l’écart des logiques industrielles. Je conçois des « œuvres de plateau » mêlant musique, texte, vidéo et geste : des formes scéniques hybrides où la chanson devient matière dramaturgique — des chansons qui se regardent.
Ce nouveau spectacle, Anny Karénine, s’inscrit pleinement dans cette vision. Il imagine une suite fictionnelle au roman Anna Karénine, en partant de la mort de l’héroïne pour explorer le destin de sa fille, Anny. Ce point de départ littéraire me permet d’aborder des thématiques à la fois personnelles et universelles : la transmission, les liens mère-fille, la quête d’émancipation, la mémoire familiale, le déracinement, la reconstruction.
Dans un paysage où l’industrie musicale privilégie souvent les formats normés et les récits légers, Fille de (Chansons du spectacle - sortie sept 25) assume des sujets rarement considérés comme "bankables" : le suicide, la guerre, la filiation, l’exil, la Russie. Pourtant, ces enjeux résonnent puissamment avec les questionnements actuels. Ce spectacle se place résolument à contre-courant, défendant une liberté de ton et une exigence de fond, dans une forme inclassable mêlant musique, théâtre, vidéo, poésie. Il bouscule les frontières disciplinaires et propose une alternative sensible aux récits dominants. L’humour, l’autodérision et une esthétique pop assumée en rendent les thèmes accessibles et profondément contemporains.
Conçu comme un spectacle total, Anny Karénine déploie une forte puissance théâtrale et un univers visuel contrasté : du noir et blanc à la couleur, du sacré au profane, de l’opéra à la pop. La scénographie minimaliste, portée par la lumière et la vidéo, met en tension passé et présent.
La création repose sur une dualité centrale : Anny, figure contemporaine, silencieuse, batteuse de rock et enfant mutique ; et Anna, mère-fantôme revenue d’outre-tombe, diva tragique. Entre elles, un trio de chanteurs lyriques, figures d’autorité devenues chœur libéré, glisse du rigorisme au débordement. Cette cohabitation d’univers incarne ma volonté constante de croiser les esthétiques, brouiller les codes, corrompre les genres.
Anny Karénine est aussi une œuvre d’exorcisme, où l’intime rejoint le politique. Elle interroge ce que la scène permet de sublimer, de réparer et de transmettre. Dans un monde fragilisé, je crois en l’art comme espace de résistance, de dialogue et de transformation. La musique y est un moteur vital, une énergie de vie et de lien.
Texte & musique, mise en scène, scénographie Claire Diterzi
Assistanat à la mise en scène Esther Armengol
Création vidéo Virgine Colas
Création lumière Vincent Idez
Costumes Kite Vollard
Régie son Arnaud Viala
Régie lumière et vidéo Vincent Idez
Régie générale Marc Flichy
Graphisme & Artwork Pascal Blua
Photographe Jean-Christophe Londe / monsieurj
Claire Diterzi - voix, guitare
Virgine Colas - batterie, machines, thérémine
Martin Laskawiec - ténor
Cédric Lotterie - baryton
Lancelot Dubois - basse
Durée prévisionnelle : 1h15
5 interprètes & 3 régisseurs en tournée
En savoir plus : admin@jegardelechien.fr
Production Je garde le chien
Coproductions
la Comète · Scène nationale de Châlons-en-Champagne (51) ;
le Théâtre de de la Coupe d'Or · Scène conventionnée de Rochefort-sur-Mer (17) ;
les Bains-Douches · SMAC de Lignières-en-Berry (18) ;
la Bouche d'Air à Nantes (44) ;
le Théâtre du Rond-Point à Paris 8e ;
l'Abbaye de Noirlac · Centre culturel de rencontre à Bruère-Allichamps (18) ;
le Théâtre Molière -> Sète · Scène nationale de l’Archipel de Thau (34) ;
le Carré · Scène nationale-Centre d'art contemporain de Château-Gontier sur Mayenne (53) ;
le Théâtre de Châtillon (92).
Avec le soutien pour sa création de la région Centre-Val de Loire et la Ville de Joué-lès-Tours. (en cours)